Le journal d'une crossfiteuse en herbe #2
13 octobre 2016 : 1re séance, un wod cardio !
C'est le grand jour. Je vais à ma première "vraie" séance de crossfit. Je suis un peu anxieuse. L'initiation s'était très bien passée, mais nous étions entre amis. Là, je vais être entourée d'habitués... J'ai peur de la comparaison.
Je
gare ma voiture. Au fur et à mesure que j'avance vers l'entrée de
la box de Crossfit des Monts, le son de la musique s'amplifie. Des
personnes attendent à l’accueil ou sur la mezzanine que la séance
de 19 h commence. L'accueil est hyper chaleureux. Je fais la bise ou
un "check" de la main à une dizaine de personnes. Je me
demande un moment s'ils ne me confondent pas avec une autre...
J'apprends très vite que non. La plupart vient quatre à cinq fois
par semaine !
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Je
regarde les sportifs en action. Certains soulèvent des haltères.
J'essaye d'évaluer mon niveau. Ils ont quand même tous globalement
une silhouette sportive. L'âge est varié et il y a pas mal de
filles. L'effort demandé par ce wod a l'air assez intense... Quand
la sonnerie du chrono sonne pour annoncer la fin du timing, certains
sont à terre. Pas de demi mesure en crossfit...
C'est
à notre tour ! On s'avance vers notre coach, Céline. Ceux qui
viennent de terminer leur séance checkent les participants suivants
en guise de bonjour. Tout le monde à l'air de se connaître.
Je
me présente et indique que c'est ma première fois, hormis ma séance
d'initiation, à Céline. Je précise que niveau sport, cela fait
assez longtemps... Le groupe est composé de dix personnes. Chacun
récupère un bâton pour son échauffement. Rotations des épaules,
étirements des bras puis exercices au sol pour préparer le corps à
l'effort !
On
se dirige ensuite vers la cage pour se familiariser avec l'un des
mouvements du wod du jour : le "toes to bar". Céline nous
montre comment bien prendre la barre. Il n'y a pas d'élastiques
contrairement au mouvement de l'initiation. Dommage, j'aimais bien
les élastiques... Je me demande comment je vais réussir à tenir à
la seule force des mes bras.
Rendez-vous à 1:14 pour voir les mouvements décrits ci-dessous
L'exercice
se fait en plusieurs étapes, en fonction du niveau de chacun. Avant
de rentrer dans le vif du sujet, chacun se pend à une barre et bouge
son corps pour se détendre.
Pour
le premier mouvement de l’exercice, il faut se pendre à la barre
et faire des va et vient d’avant en arrière. Je suis guidée par
un autre membre de la box Crossfit des Monts, Florent. Lors des
premières tentatives, je n’y arrive pas. Je fais un mouvement de
balancier avec l’ensemble du corps qui m'emporte au lieu de
contrôler l'effort. Mais miracle, lors du dernier tour, je "sens"
le mouvement. Il faut bien serrer les abdos pour que le tronc reste
fixe, et ceux sont les bras et les jambes qui donnent l'impulsion.
Par contre, au niveau des mains, ça fait mal. Les ampoules arrivent
vite. Mais quand je regarde cette première transformation physique,
il y a un petit sentiment de satisfaction. C'est le métier qui
rentre !
Pour
les étapes suivantes, que je laisse aux autres participants, il faut
prendre de l'ampleur dans le mouvement pour qu'au final les pieds
arrivent au niveau de la barre. Chaque personne évalue à quel
niveau de difficulté elle se situe et choisit le mouvement à
réaliser lors de son wod.
L'exercice
suivant est le "kettlebell swing". La kettlebell est une
sorte de poids en forme de boule avec une anse. Je prends la kettle
la moins lourde, pour me concentrer sur la technique et moins sur la
difficulté physique. Il faut effectuer un mouvement de balancier
avec la kettle pour finir les bras tendus, la kettle au-dessus de la
tête. Cela fait un peu peur au départ... Il faut toujours garder
son dos droit pour éviter de se faire mal.
Les
"wall ball" s'ajoutent à notre wod. Je commence avec trois
kilos. Il faut lancer son ballon au-dessus de la ligne bleue pour les
garçons, et au-dessus de la ligne rouge pour les filles. Le ballon
doit toucher le mur pour que la répétition compte !
Notre
dernier exercice du wod est le "clean and press" avec des
barres d'haltères [comme la dernière fois, si j'ai fait une erreur
dans le nom des exercices, dites le moi !]. Chacun va récupérer sa
barre. J'essaye d'en tirer une de son socle mais son poids m'arrête
dans mon élan. La barre aussi pèse quelque chose ?! Heureusement,
on en m'indique une moins lourde.
Lever
une barre, c'est technique. Céline nous présente étape par étape
les mouvements à suivre. L'écartement de la prise, la façon de
prendre la barre en "hook" (avec le pouce sous la barre),
le départ les genoux pliés, le dos droit, la poitrine en avant et
les abdos engagés... Tout a son importance pour ne pas se faire mal.
Et à terme, c'est la technique qui permet de soulever des poids de
plus en plus importants.
Pour
le premier mouvement il faut décoller la barre du sol, la faire
glisser le long des tibias jusqu'au genoux. Pour la suite, on reprend
le premier mouvement qu'on continue en remontant la barre aux niveaux
des aisselles avec un mouvement d'impulsion dans les jambes et les
bras.
Le
mouvement se complexifie : à partir du moment où on donne
l'impulsion pour lever la barre , il faut effectuer un mouvement de
rotation des poignets et lever les coudes pour que la barre soit
au-dessus du torse. Les jambes sont légèrement pliées, le dos
droit et les fesses en arrière. Une fois la barre positionnée, on
effectue la dernière étape du mouvement en levant la barre
au-dessus de la tête, le dos toujours droit et les bras tendus.
Une
fois le mouvement compris, les habitués vont chercher des poids pour
leur barre afin d’augmenter l'effort.
Après
quelques répétitions, je sens les muscles de mon dos – rarement
sollicités – commencer à chauffer. J'ai un peu de mal à
maîtriser toutes les subtilités du mouvement. Un participant me
donne un conseil pour avoir une meilleure position. Florent, qui me
suit pendant tout le wod, me corrige. Je ne lève pas assez les
coudes lors la montée de la barre. En fait, plus qu'un mouvement de
poignets, il faut positionner son corps sous la barre. Je percute, et
améliore ma technique.
Je
suis déjà bien essoufflée après tous ces exercices. Mais il ne
s'agit que de l'entraînement !
Après
avoir assimilés tous les mouvements, Céline nous présente le wod
décrit au tableau. L'ordre des exercices, le nombre de répétitions
à faire, et pour chacun des participants, elle indique les options
choisies pour les exercices (poids, niveau de difficulté...).
Certains se voient attribuer des mystérieuses lettres : "Rx".
Le wod est en mode "AMRAP" pour "As many round as
possible" soit le maximum de tours dans un temps imparti. On
commence par les "clean and press", pour enchaîner avec
les "kettlebell swings", les "wall ball" et finir
par les "toes to bar". Le nombre de répétitions pour les
exercices augmentent au fur et à mesure du round, par exemple : 4
clean and press, 6 kettlebell swings, 8 wall ball et 10 toes to bar
[je ne me souviens plus exactement du nombre de répétitions par
exercices]. C'est un wod intense, très "cardio" pour
reprendre les termes sportifs.
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On
se met en position près de nos barres, et quand le chrono sonne,
c’est parti !
Les
"wall ball", qui me semblent être l'exercice le moins
difficile du lot, sont épuisants à la fin. Ils me permettent tout
de même de gagner du temps par rapport aux autres exercices. Les
"toes to bar" sont les plus difficiles pour moi. Travailler
les bras de cette manière me fait vraiment sortir de ma zone de
confort. Pour les kettlebell, dans la précipitation, je gère mal
mes départs en perdant l'effet de balancier qui me permet de
l'amener au-dessus de ma tête. Cela me demande plus d'efforts et
avec la transpiration des mains, j'ai moins de grip. La technique est
primordiale pour gérer la difficulté du mouvement ! Pour les
"clean and press", je me concentre sur ma position, mais
avec la fatigue les erreurs arrivent vite. Le mental est
indispensable pour ne pas lâcher et rester concentrée jusqu'au
bout. Le temps file à toute vitesse. Je perds de nombreuses minutes
à reprendre mon souffle. Je suis focalisée sur ma performance et
surtout à bien compter mes répétitions et mes rounds. Je ne fais
pas vraiment attention aux autres. Quand ils ont fini leurs
répétitions aux "clean and press", ils lâchent les
barres. Cela résonne dans la box.
Quand
le chrono sonne la fin, les participants se félicitent en se tapant
dans les mains. Certains sont à terre. On donne notre nombre de
rounds à Céline qui l'indique sur le tableau. Elle me dit que c'est
pas mal pour une première fois. Je ne sais pas si c'est vraiment
vrai ou si c'est plus de la motivation. Dans tous les cas, cela fait
plaisir. Et bien que mon score soit faible par rapport aux autres, je
suis plutôt contente de l’effort physique fourni. On me rassure en
me disant que ce wod était assez intense et qu'il y en a des moins
difficiles.
Je
vais récupérer mes affaires au vestiaire puis rejoins mes compères
d'effort pour la séance d'étirements. Cela va faire mal demain !
C'est là que j'apprends qu'ils y vont quasiment tous les jours. Je
suis impressionnée. Je me contenterai pour l'instant de deux séances
par semaine, pour me permettre d'avoir le temps nécessaire de me
remettre de mes courbatures.
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Je
suis ressortie avec le même sentiment de satisfaction que lors de la
séance d'initiation. Ce n’est pas une satisfaction par rapport à
mes résultats, mais celle de s’être bougée et d’avoir testé
quelque chose de nouveau.
L'ambiance
de la boxe est vivifiante. Les membres sont hyper sympas et ouverts.
Il n'y a pas de jugement, bien au contraire, de la bienveillance et
du partage. Céline explique clairement les mouvements et prend le
temps pour les novices. Lors des coups de mou pendant le wod, elle
nous motive pour qu’on se donne à fond. Et bien sûr, elle a
toujours l’œil pour que le bon mouvement soit réalisé.
Il
me faudra du temps pour soulever des poids de 30 kg mais à travers
le crossfit, je reprends "possession" de l'ensemble de mes
muscles et de mon corps. Je me réhabitue au sport. Et même si je ne
réalise que quatre rounds comparés à une vingtaine pour les
autres, l'effort physique est bien là ! La preuve, en rentrant chez
moi, je me suis rendue compte que j'étais rouge comme une tomate. Et
les bonnes courbatures le sur-lendemain, m'ont confirmé que j'avais
bien travaillé !
Dans
le 3e épisode, je vous parlerai de ma 2e
séance de crossfit. Barre d'haltéro et corde à sauter au programme
!
Le journal d'une crossfiteuse en herbe #2
Revue par
Macha
on
12:40:00
Notation :
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